Les addictions en milieu professionnel

Notion et prévention : 

Il est essentiellement question de consommation d’alcool, de tabac, de cannabis et de médicaments psychotropes. Les pratiques addictives concernent l’ensemble des travailleurs, hommes et femmes, dans tous les secteurs d’activité et dans toutes les catégories professionnelles. Ainsi, chez les hommes on note 22% des ouvriers et 16% des cadres concernés. Chez les femmes, ce sont 6,6% d’ouvrières et 10,7% de cadres.  

Plusieurs causes privées ou professionnelles en sont à l’origine.  

Dossier : Pratiques addictives en milieu de travail : Comprendre et prévenir – Février 2023 - INRS 

Le travail a un effet paradoxal sur les addictions puisque les demandeurs d’emploi y seraient plus exposés, mais certaines conditions de travail viendraient également favoriser la consommation de substances psychoactives. Celle-ci peut intervenir dans le cadre d’événements professionnels tels des congrès, séminaires ou pots de départs ou pour compenser certains effets néfastes du travail comme le stress, le port de charges lourdes ou les horaires décalés. Les risques psychosociaux, les troubles musculosquelettiques ou l’exposition à certains environnements de travail peuvent ainsi favoriser les addictions.  

Face à un tel constat, l’employeur a une responsabilité dans la mise en place de moyens de prévention adaptés. En premier lieu, il convient d’inscrire le risque dans le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels), ce qui permet d’identifier les situations à risques présentes dans l’entreprises et de définir des moyens de prévention permettant de pallier le risque. Pour ce faire, l’ensemble des acteurs de l’entreprise doit être associés à la démarche et, plus spécifiquement le Comité social et économique (CSE) et le service de prévention et de santé au travail.  Ce dernier a notamment pour mission de conseiller l’ensemble des salariés en matière de prévention de la consommation d’alcool et de drogue sur le lieu de travail. 

Un plan d’actions pourra ensuite être initié. La prévention collective (prévention primaire) consiste d’abord à agir en amont de la survenance du risque, grâce à l’analyse des conditions et de l’organisation du travail, à la formation, la sensibilisation et l’information de l’ensemble des salariés sur les risques, les aides possibles ou la réglementation en vigueur.  Une démarche de prévention individuelle permettra ensuite de repérer les consommations à risques et d’organiser des secours face à un salarié présentant un trouble du comportement afin de prévenir notamment les inaptitudes et la désinformation professionnelle.